Accueil > Guide joaillerie > Culture gemmes > La tourmaline Paraiba
La tourmaline Paraíba
Une pierre rare
Acheter une tourmaline Paraíba : mission impossible ?
Longtemps considérée comme un trésor quasi introuvable, la tourmaline Paraíba continue de faire rêver les passionnés de gemmes par sa couleur inimitable et son éclat hors du commun. Mais si les premières découvertes au Brésil ont rendu cette pierre mythique, d’autres gisements, notamment africains, offrent aujourd’hui une alternative fascinante… et plus accessible.
Une pierre d’exception au sein des tourmalines
La Paraíba appartient à la grande famille des tourmalines, une gemme réputée pour sa palette de couleurs incroyablement variée : du vert profond au rose le plus doux, en passant par les bleus intenses et même les tons multicolores. Mais la Paraíba se distingue nettement par sa composition : elle est l’une des très rares tourmalines à contenir du cuivre et, parfois, du manganèse. C’est ce cocktail chimique unique qui donne naissance à sa teinte électrisante, oscillant entre bleu turquoise, bleu lagon et vert néon — une couleur qu’aucune autre pierre ne peut réellement imiter.
Sa brillance exceptionnelle est également due à une forte concentration d’oligoéléments qui interagissent avec la lumière de manière spectaculaire. Ainsi, même dans les tailles les plus modestes, la Paraíba semble rayonner de l’intérieur, comme illuminée.
Une couleur lagon inégalée
Le bleu lagon de la tourmaline Paraíba est sans doute ce qui la rend si envoûtante. À mi-chemin entre le turquoise des mers du Sud et l’éclat cristallin des eaux tropicales, cette couleur semble vibrer d’énergie pure. Elle capte immédiatement le regard, évoquant la lumière, la fraîcheur, l’exotisme — un voyage à elle seule. Et comme toute pierre précieuse dotée d’un fort pouvoir évocateur, elle séduit autant par l’émotion qu’elle provoque que par sa rareté.
Des origines brésiliennes… et africaines
Découverte dans les années 1980 dans l’État de Paraíba, au Brésil, cette tourmaline a immédiatement déchaîné les passions. Les premières pierres extraites affichaient une couleur saisissante, mais les quantités étaient extrêmement limitées. Très vite, les gisements brésiliens ont été épuisés, renforçant encore le caractère exclusif — presque mythique — de la Paraíba.
Mais à partir de 2001, des découvertes en Afrique sont venues redessiner la carte de cette gemme d’exception :
Au Nigeria, une tourmaline cuprifère proche de la Paraíba brésilienne a été mise au jour. Sa couleur, légèrement plus douce, conserve ce caractère lumineux propre à la présence de cuivre.
Au Mozambique, depuis 2005, les mines offrent des pierres d’une couleur et d’une intensité très proches des gemmes brésiliennes… avec une pureté souvent supérieure. En effet, les Paraíba du Brésil sont connues pour contenir de nombreuses inclusions, ce que les gemmologues appellent joliment un « jardin », tandis que certaines pierres africaines sont remarquablement limpides.
Une appellation aujourd’hui élargie
Officiellement, l’appellation “tourmaline Paraíba” devrait se limiter aux pierres provenant du gisement brésilien éponyme. Mais en pratique, cette dénomination a évolué. Depuis 2006, le Laboratory Manual Harmonization Committee (LMHC), organisme de référence pour les gemmes, autorise l’usage de l’appellation « Paraíba » pour les tourmalines cuprifères d’origine africaine, dès lors qu’elles possèdent les mêmes caractéristiques optiques et chimiques que les pierres brésiliennes.
Ainsi, les pierres du Mozambique ou du Nigeria peuvent aujourd’hui être commercialisées sous le nom de « tourmaline Paraíba », à condition de faire l’objet d’un certificat gemmologique fiable attestant de leur composition.